COMMEMORATION

A partir de 10h45 au Monument aux Morts – Nay

Cérémonie en souvenir des Justes 

  • Mot du Maire et des Anciens Combattants
  • Lecture des textes et témoignages préparés par les élèves
  • Dépôt au monument, d’objets rappelant les enfants qui ont été cachés

A partir de 11h30

Cérémonie en souvenir des combats de Nay du 12 juin 1944

 

Journée organisée dans le cadre de la labellisation de Nay “Ville et Village de Justes parmi les nations”.

En présence des 3e du Lycée Saint-Joseph de Nay.

 

CONFERENCE « Meillon, village d’accueil pour les réfugiés (1936-1944) »

18h30 à la Maison Carrée

Par Dominiquer Piollet, Chercheur en histoire contemporaine et documentariste

Avec la participation de Paul Mirat (petit-fils du maire de Meillon pendant la guerre)

 

Meillon village d’accueil, Meillon aux vingt-quatre maisons-refuges, Meillon commune désignée pour héberger des internés de Gurs en permission… Qui se souvient encore de ces gens de toutes nationalités, de toutes origines, de toutes religions, qui ont trouvé dans le village un abri, de la nourriture, du réconfort ?

L’histoire commence dès la Guerre d’Espagne, lorsque des milliers de civils se réfugient en France, de 1936 à 1939. Paul Mirat – maire de Meillon de 1935 à 1944 – a beaucoup voyagé dans sa jeunesse, il parle l’espagnol, lui et sa femme Maria Elisa Larrague, née en Argentine, sont sensibles au sort des réfugiés. Scolarisés à Pau, leurs fils Yves et Michel ont pour mission de diriger ceux qu’ils rencontrent vers Meillon, où Maria Elisa fait la cuisine pour les nourrir. Paul organise le village pour faire face à l’afflux de ces gens qui ont tout perdu, et qui suscitent une certaine méfiance : il convainc les Meillonnais d’ouvrir les chambres inoccupées, les étables, les écuries. Lui-même loge des familles dans les bâtiments de son haras, et dans sa propre maison.

Lorsque la guerre éclate en 1939, les habitants des régions du Nord et de l’Est s’enfuient devant les offensives allemandes. La population des Basses Pyrénées s’en trouve plus que doublée. À Meillon, vingt-quatre maisons-refuges sont équipées pour accueillir les populations qui se succèdent : Belges, Français du Nord et de l’Est, Alsaciens, Lorrains… Après l’Armistice de juin 1940, la plupart de ces déplacés retournent progressivement chez eux.

Meillon retrouve son rôle de refuge début 1941, commune désignée par la Préfecture pour héberger des détenus du Camp de Gurs en “permission”. Fait peu connu, cet effort pour faire sortir des internés juifs de l’enfer de Gurs a été en partie l’initiative de quelques membres du clergé, dont Monseigneur Auguste Daguzan, en lien avec des organisations juives, catholiques et protestantes (Daguzan sera déporté en Allemagne en 1944). Plusieurs de ces réfugiés juifs parviendront à émigrer aux États-Unis, d’autres à passer clandestinement en Suisse, échappant à la déportation.

Paul Mirat tient un registre, le “Livre du Maire”, dans lequel les réfugiés sont inscrits avec leur état civil, et le plus souvent une photo d’identité. Ce document unique – qui contient également les photos d’une grande partie des Meillonnais adultes à l’époque – a été déposé aux Archives communautaires de Pau Béarn Pyrénées, à la disposition des chercheurs.

Ce 12 juin, nous présenterons les histoires émouvantes de ces gens pour qui Meillon a été un refuge dans un temps de terreur.

 

Entrée gratuite